1. NOTRE APPROCHE
Depuis sa naissance en 1972, La Maison Saint-Jacques a toujours mis de l’avant une approche centrée sur le groupe. Ses préoccupations communautaires et alternatives sont à l’origine de cet intérêt pour la groupalité.
Depuis une vingtaine d’années, le processus thérapeutique de groupe à la Maison St-Jacques repose sur une approche psychanalytique. Il est axé sur l’écoute et la parole. Il vise une prise de conscience progressive des résistances, des conflits intra-psychiques et des aspects inconscients de la vie psychique des participants.
Les groupes à la Maison St-Jacques sont constitués d’un maximum de huit personnes se réunissant deux fois par semaine pour une période de soixante, soixante quinze ou quatre-vingt-dix minutes selon le groupe. Un ou deux thérapeutes sont présents. Les groupes sont à entrée continue, des participants peuvent intégrer un groupe à n’importe quel moment dans l’année. La thérapie peut durer jusqu’à trois ans. Par la règle de la libre association, les participants sont invités à mettre en mots ce qui les préoccupe dans leur vie présente ou passée ou ce qu’ils vivent dans l’ici-maintenant du groupe. Aucun thème n’est suggéré par les psychothérapeutes. Certaines règles de fonctionnement permettent de préserver l’espace thérapeutique. À moins d’empêchement majeur, les participants s’engagent à assister aux deux rencontres par semaine. La ponctualité est une autre condition favorisant le bon déroulement des rencontres. Les participants sont tenus de respecter la confidentialité de ce qui est partagé dans le groupe. Il leur est également demandé d’éviter de se fréquenter en dehors des séances afin de préserver l’intégrité de l’espace thérapeutique; si cela se produit, ils sont invités à en parler dans le groupe.
Le dispositif thérapeutique joue un rôle prépondérant dans l’instauration des limites favorisant l’élaboration psychique. Il favorise l’émergence d’un espace transitionnel pour que la parole entre les participants se déploie.
Ce cadre permet de délimiter un dehors et un dedans, repris au cours du travail thérapeutique entre ce qui est vécu à l’intérieur et à l’extérieur de soi, ainsi qu’à l’intérieur et à l’extérieur du groupe. Ce travail sur les frontières entre dehors et dedans peut permettre aux participants d’identifier, que certaines pensées, émotions, sensations, ressenties à l’extérieur du groupe sont revécues à l’intérieur du groupe. Ce mouvement extérieur-intérieur au sein du groupe va peu à peu entraîner, pour les participants, un mouvement extérieur-intérieur, de ce qui est éprouvé dans le groupe vers ce qui est ressenti à l’intérieur d’eux-mêmes. Cette répétition facilite que chacun des participants puisse développer une plus grande capacité à nommer ce qui se passe en eux, à se représenter certains de leurs conflits internes, et à faire une place à l’altérité, vécue souvent comme menaçante. Ces prises de conscience et ces reviviscences visent à favoriser le travail de transformation personnelle recherchée dans toute psychothérapie.
Le groupe thérapeutique s’avère être un espace particulièrement riche pour faciliter un double travail tant au plan symbolique, par la multiplicité des processus identificatoires, des projections et des déplacements qu’il permet, qu’au plan réel par l’expérience de nouvelles relations interpersonnelles au sein du groupe.
L’activité des psychothérapeutes consiste à faciliter l’émergence et le développement de la vie groupale et le travail sur les liens qui unissent les participants. Ce travail s’effectue à plusieurs niveaux : la vie fantasmatique du groupe ; l’expression des émotions, des pensées et des sensations vécues par les membres du groupe dans la situation thérapeutique ; l’exploration de la vie inconsciente du groupe et des individus qui le composent. L’accent est mis sur les liens et conflits inter et intra-psychiques vécus dans la situation groupale et ceux vécus à l’extérieur du groupe, dans leur vie personnelle.