La Maison St-Jacques:
des débuts modestes mais solides
D’abord une Maison d’accueil pour les étudiants en difficultés
C’est au printemps de 1972 que j’avais mentionné aux membres de l’équipe pastorale du Cégep du Vieux-Montréal mon intention de créer une maison d’accueil pour les étudiants qui vivent des difficultés avec leur famille et qui veulent tout lâcher. (…) Nous avons formulé un premier projet à la direction des services aux étudiants en juin de la même année. Finalement, c’est en septembre que le conseil d’administration acceptait non seulement le principe d’une maison d’accueil, mais aussi son financement de départ.
Nous avons mis en place la corporation de « La Maison étudiante St-Jacques », cherché une maison dans le quartier, aménagé le 1629 rue Saint Hubert, constitué une équipe de travail formée d’étudiants qui acceptaient de travailler bénévolement au projet et fait la promotion des services d’accueil et d’écoute auprès des étudiants du Cégep du Vieux-Montréal. (..)
Une Maison qui s’ouvre à la santé mentale
Un soir, j’avais invité un ami psychologue à venir prendre un repas avec les pensionnaires de la Maison et à me faire ses remarques sur le type de personnes que nous accueillions. Son diagnostic est tombé clair et précis: « Ce sont pour la plupart des jeunes qui ont des problèmes psychiatriques graves. Il y a au moins une dizaine de schizophrènes. » La Maison St-Jacques venait de modifier sa vocation. (…) Nous faisions ainsi notre entrée dans le vaste réseau de la santé et des services sociaux et dans l’univers de la maladie mentale. (…)
Une première reconnaissance publique
Nous avons eu droit à quelques subventions et de multiples évaluations. Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. On assistait à la naissance des organismes communautaires qui voulaient garder leur distance par rapport à la main-mise de l’état. Le Ministère acceptait de nous subventionner et nommait un accompagnateur (…) le Dr Lortie (…). Il reconnaissait le travail de pionnier et la pertinence d’une telle ressource dans le domaine de la santé mentale. Décédé il y a quelques années, il faut lui rendre hommage pour son appui.
J’ai dirigé la Maison St-Jacques durant les cinq premières années avec une équipe de collaborateurs exceptionnels. (…) Nous expérimentions des façons de faire pour que les usagers se sentent mieux et puissent raviver et développer leur potentiel créatif et affectif.
Si elle existe toujours, la Maison St-Jacques était donc nécessaire. (…) Il faut remercier les gens qui ont cru en cette ressource et qui l’ont rendue viable. Moi, j’en garde un souvenir magnifique.
Jacques Wilkins, Directeur des communications au CHUM